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Quel est le pourcentage d eau douce sur terre et pourquoi est-ce crucial pour l’énergie

Quel est le pourcentage d eau douce sur terre et pourquoi est-ce crucial pour l’énergie

Quel est le pourcentage d eau douce sur terre et pourquoi est-ce crucial pour l’énergie

L’eau douce : une ressource précieuse… et rare

L’eau recouvre environ 71 % de la surface de la Terre. Cela donne une fausse impression d’abondance. Pourtant, une toute petite fraction de cette masse d’eau est réellement disponible pour répondre aux besoins humains… dont ceux liés à l’énergie. Vous êtes prêts ? On va parler pourcentages, énergie hydraulique et géopolitique de l’eau. Accrochez-vous, ce voyage au cœur de la “planète bleue” va vous surprendre.

Quel est le pourcentage d’eau douce sur Terre ?

Commençons par les bases. Sur les 1,4 milliard de kilomètres cubes d’eau présents sur Terre :

  • Environ 97,5 % est de l’eau salée (principalement issue des océans).
  • Seuls 2,5 % sont de l’eau douce.

Mais ce n’est pas fini ! Car sur ces 2,5 % :

  • Près de 69 % sont stockés sous forme de glace (calottes polaires et glaciers).
  • Environ 30 % sont des eaux souterraines, parfois très profondes et difficilement accessibles.
  • Moins de 1 % de toute l’eau douce est en réalité disponible en surface (lacs, rivières, zones humides).

Faites le calcul : sur les 100 % d’eau sur Terre, à peine 0,007 % est disponible dans les lacs et les rivières… Cette quantité infime alimente pourtant nos villes, nos agricultures, notre industrie, et oui… nos moyens de production d’énergie.

Pourquoi l’eau douce est un enjeu énergétique majeur ?

Sans eau douce, pas d’énergie. Cela peut sembler exagéré ? Pas tant que ça. L’eau joue un rôle central dans presque tous les modes de production et de consommation d’énergie :

  • Hydroélectricité : L’exemple le plus évident. Les barrages hydroélectriques exploitent l’eau douce des rivières et réservoirs pour produire environ 16 % de l’électricité mondiale.
  • Centrales thermiques et nucléaires : Ces installations nécessitent d’énormes quantités d’eau pour le refroidissement. Sans eau, pas de turbine qui tourne, pas d’électricité.
  • Bioénergies : Le développement de cultures énergétiques (maïs pour l’éthanol, colza pour le biodiesel…) est fortement dépendant de l’irrigation.
  • Hydrogène vert : De plus en plus sur le devant de la scène, la production d’hydrogène par électrolyse consomme de l’eau pure. Et de préférence douce, sinon il faut la dessalinisée, ce qui consomme… de l’énergie !
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L’eau douce est donc à la fois une matière première indispensable et un vecteur limitant du système énergétique mondial.

Un enjeu d’interdépendance entre eau et énergie

Dans mon ancienne vie d’ingénieur en énergie, j’ai travaillé sur des projets de centrales thermiques en zones arides. Ce qui m’a frappé : avant même de faire un premier tracé de schéma électrique, il fallait d’abord répondre à cette question fondamentale : “D’où vient l’eau ?”

Eh oui. Dans les régions où l’eau douce manque (pensons au Moyen-Orient, à certaines régions d’Afrique ou à l’ouest des États-Unis), produire de l’électricité devient un défi herculéen. Les autorités doivent parfois choisir entre irriguer les champs ou refroidir les turbines. Le fameux dilemme “énergie vs alimentation”.

Ce lien étroit entre l’eau et l’énergie est connu sous le nom de Water-Energy Nexus. C’est l’idée qu’on ne peut penser l’une sans l’autre. Produire de l’énergie consomme de l’eau. Mais extraire, pomper, traiter ou distribuer de l’eau consomme aussi… de l’énergie.

Des exemples concrets à retenir

Quelques cas emblématiques pour bien fixer les idées :

  • Chine : La Chine possède le plus grand parc hydroélectrique du monde. Mais la compétition entre besoin en eau agricole, urbain et industriel a mené à la dégradation de rivières entières. Certains barrages sont aujourd’hui sous-exploités faute de débit d’eau suffisant.
  • France : Lors des canicules (comme en 2003 ou 2022), les rivières se sont réchauffées et leur niveau a baissé. Résultat : EDF a parfois dû réduire la puissance, voire totalement arrêter des centrales nucléaires, pour éviter une surchauffe des écosystèmes aquatiques.
  • Sud de l’Inde : Trop de forages dans les nappes souterraines pour irriguer les champs, pas assez d’eau pour faire tourner les turbines. Résultat : des coupures d’électricité massives, touchant des millions de personnes. Ironique, non ?
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À chaque fois, on se heurte à la même problématique : une dépendance mutuelle, un équilibre fragile.

La raréfaction de l’eau : une limite à la transition énergétique ?

Avec la transition énergétique, on tente de sortir des énergies fossiles. Mais ce virage ne règle pas la question hydraulique ; parfois, il l’aggrave.

Prenons l’exemple des panneaux solaires thermiques à concentration (CSP). Ces installations, à la différence des photovoltaïques classiques, utilisent… de l’eau pour produire de la vapeur. Et sont souvent implantées dans des déserts, zones justement à court d’eau !

Autre exemple : la captation du CO₂. Pour “nettoyer” les gaz d’échappement industriels, les technologies de capture nécessitent souvent un apport d’eau supplémentaire. Là encore, plus de vert ne veut pas forcément dire plus d’eau.

Il ne s’agit pas de tirer sur l’ambulance de la transition énergétique. Mais soyons lucides : si on ne prend pas en compte la disponibilité de l’eau douce dans les choix technologiques et géographiques, on risque d’implémenter des solutions… insoutenables dans le temps.

Vers une production d’énergie plus hydrosensible ?

Alors que faire ? Ne plus rien construire ? Abandonner l’hydroélectricité ? Bien sûr que non. Mais comme toujours, c’est une question de “bon usage”.

Voici quelques pistes (certaines déjà utilisées, d’autres encore à généraliser) pour sécuriser notre production énergétique sans mettre en danger les réserves d’eau douce :

  • Refroidissement à air : De plus en plus de centrales thermiques adoptent des systèmes de refroidissement sec, limitant la dépendance à l’eau, au détriment d’un petit rendement.
  • Recyclage des eaux : En milieu urbain, certaines centrales réutilisent les eaux usées pour leurs processus industriels. Double gain : économie d’eau potable + traitement d’effluents !
  • Optimisation de la gestion des barrages : Grâce aux données en temps réel et à l’intelligence artificielle, la régulation du débit et de la production devient plus fine, évitant le gaspillage.
  • Développement de la sobriété énergétique : Moins d’énergie utilisée = moins d’eau mobilisée. Chaque kWh non consommé est une goutte d’eau économisée. CQFD.
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Une ressource à surveiller de près

Dans un monde où l’on parle plus souvent de kilowattheures, de panneaux solaires ou de mégawatts éolien, on oublie parfois ce composant discret et silencieux de la transition énergétique : l’eau.

L’eau douce n’est pas qu’une question d’environnement ou d’agriculture. C’est une variable critique de nos systèmes énergétiques… et donc de notre avenir.

La prochaine fois que vous ouvrirez un robinet, pensez à ceci : peut-être que l’électricité qui l’a fait fonctionner a eu besoin de plusieurs dizaines de litres d’eau en amont. Et que cette eau, elle aussi, mérite toute notre attention.

Comme souvent, comprendre l’invisible, c’est le premier pas vers un futur plus durable. Et ça commence… par une simple goutte.