Comment suivre sa production photovoltaïque EDF : outils, compte client et applications
Vous avez franchi le pas : des panneaux solaires brillent désormais sur votre toit, et chaque rayon capté est une petite victoire énergétique. Bravo ! Mais une question revient souvent après la mise en service : comment suivre la production de son installation photovoltaïque, notamment lorsqu’on revend tout ou partie de sa production à EDF ? C’est ce que nous allons décortiquer ensemble, outils concrets à l’appui.
Comprendre les bases : l’installation photovoltaïque et le rôle d’EDF
Petit rappel pour bien démarrer. Si vous avez installé des panneaux photovoltaïques, vous êtes soit en autoconsommation totale, partielle avec revente du surplus, soit en revente totale. Dans les deux derniers cas, c’est EDF OA (Obligation d’Achat) qui intervient comme interlocuteur principal pour l’achat de l’électricité que vous injectez sur le réseau.
C’est donc bien avec EDF OA et non EDF « classique » que vous devez interagir pour suivre et déclarer votre production. Beaucoup font l’erreur de consulter leur compte EDF habituel… pour n’y retrouver aucune donnée liée à leur installation solaire. Frustrant ? Oui, mais facilement évitable.
Le compte producteurs EDF OA : votre tableau de bord officiel
Le premier outil, et sans doute le plus important, c’est le portail en ligne d’EDF Obligation d’Achat. Il est accessible à cette adresse : https://photovoltaique.edf-oa.fr.
Une fois connecté, vous avez accès à un espace personnalisé très utile. Voici ce que vous pouvez y faire :
- Déclarer votre production mensuelle (si vous n’avez pas de télérelève automatique via un compteur Linky par exemple) ;
- Consulter l’historique de vos productions ;
- Suivre vos paiements ou télécharger vos factures ;
- Télécharger vos contrats, avenants et autres documents officiels.
Le processus est relativement fluide, mais attention : il nécessite une petite gymnastique administrative, notamment pour la déclaration des index. C’est d’ailleurs sur ce point que je reçois le plus de messages d’incompréhension via le blog. Rassurez-vous, on en parle plus bas.
Lire (et comprendre) les index du compteur
Votre meilleur allié technique au quotidien, c’est votre compteur de production. Il peut s’agir d’un compteur Linky, ou, selon l’ancienneté de votre installation, d’un compteur dédié à la production.
Voici les deux scénarios les plus fréquents :
- Avec un compteur Linky : il dispose d’une télé-relève automatique. EDF OA reçoit donc vos données de façon automatique, et vous n’avez généralement pas à déclarer manuellement votre production. Mais mieux vaut rester vigilant et vérifier que les données arrivent bien chaque mois. Pour cela, un petit tour sur votre compte EDF OA s’impose.
- Sans compteur communicant (ou avec un modèle plus ancien) : vous devez relever l’index en kWh tous les mois et le déclarer vous-même sur le portail.
Ça semble évident, mais attention au piège classique : il faut prendre l’index en fin de mois, idéalement le dernier jour à la même heure chaque fois. Ainsi, vous obtiendrez une indication relativement fidèle de votre production réelle. Et n’oubliez pas de soustraire l’index précédent pour obtenir la production nette du mois. Un petit Excel peut faire des merveilles pour automatiser tout ça.
Des applications tierces pour un suivi quotidien plus ergonomique
Bien que le portail EDF OA soit indispensable pour la partie réglementaire et les paiements, il est loin d’être sexy côté ergonomie. Pour un suivi plus fin, en temps réel ou quotidien, des applications et objets connectés entrent en scène.
Voici ma sélection personnelle, testée sur le terrain :
- Enphase Enlighten (pour micro-onduleurs Enphase) : une application très fluide qui permet de suivre la production panneau par panneau. L’un de ses atouts majeurs ? Elle vous alerte au moindre dysfonctionnement. Indispensable si vous voulez éviter les mauvaises surprises en fin d’année.
- SMA Sunny Portal ou Sunny Home Manager : si vous avez des onduleurs de chez SMA, ces applications offrent un aperçu clair de la production, de l’injection réseau et de l’autoconsommation. Bonus : certains modèles proposent même l’optimisation de la consommation via appareil domotique.
- MySolarEdge (pour les onduleurs SolarEdge) : ultra-complet, ce service affiche tout en temps réel, depuis l’ensoleillement jusqu’à l’historique détaillé. Une sorte de « check-up santé » constant de votre installation.
Ces applications ont un inconvénient commun : elles nécessitent une connexion Internet permanente. Si votre onduleur est dans un garage éloigné ou que le wifi lâche, vous perdrez la remontée de données. Une astuce : ajoutez un répéteur wifi !
La déclaration de production mensuelle : une routine à maîtriser
Comme évoqué plus tôt, si vous êtes dans un cas où la télérelève automatique n’est pas active, vous devez déclarer manuellement la quantité de kWh injectés sur le réseau chaque mois à EDF OA.
Le processus se fait en ligne et prend environ 2 minutes… quand on a pris le coup. Voici le déroulé typique :
- Se connecter à votre compte EDF OA ;
- Aller dans l’onglet « Déclaration » ;
- Saisir le dernier index relevé sur votre compteur au 31 du mois (ou autour) ;
- Valider et, si besoin, télécharger la facture.
Et oui, c’est vous qui éditez vous-même la facture via le portail. Ne vous étonnez pas de devoir choisir entre « générer la facture » et « télécharger la facture » : c’est le fonctionnement standard. Une fois générée, EDF effectue le paiement sous 1 à 2 mois dans la plupart des cas.
Un conseil pratique : ajoutez un rappel récurrent chaque mois dans votre agenda pour faire la déclaration. Cela évite les oublis… et les retards de paiement potentiels.
Et l’autoconsommation dans tout ça ?
Si vous êtes en autoconsommation avec vente du surplus, vous aurez deux informations à suivre :
- La production totale (ce que vos panneaux ont généré au total) ;
- L’injection sur le réseau (donc le surplus vendu à EDF OA).
La production totale peut être visualisée via l’onduleur ou l’application associée, tandis que l’injection est mesurée par le compteur Linky. Ce dernier est équipé d’un index « sortant » (champ ‘EJPHN’ ou similaire selon les configurations) qui vous indique exactement la quantité réinjectée. C’est cette donnée qu’EDF OA prélève ou que vous déclarez.
C’est donc en croisant les deux valeurs que vous calculez votre autoconsommation : Production – Injection = Consommation directe.
Optimiser et comprendre sa production au fil du temps
Un bon suivi de production ne se limite pas à ramasser les euros d’EDF (même si c’est très satisfaisant, avouons-le). C’est aussi un moyen de repérer une baisse éventuelle de performance, par exemple :
- Une baisse inexpliquée sur plusieurs semaines ? Jetez un œil à vos panneaux, un nid d’oiseau ou une ombre projetée peut faire chuter le rendement.
- Une soudaine absence de production sur l’application ? Une défaillance d’onduleur ou un disjoncteur qui a sauté, ça arrive plus souvent qu’on ne le pense.
L’analyse mensuelle des données vous permet d’avoir un œil critique sur les performances, de détecter d’éventuelles anomalies, voire d’adapter vos habitudes. Par exemple, lancer votre lave-vaisselle à midi plutôt qu’à 20 h peut réellement augmenter votre taux d’autoconsommation.
Dernier mot : installez, suivez, mais surtout… comprenez
On ne le dira jamais assez : produire de l’énergie, c’est bien. La comprendre, c’est mieux. En vous impliquant dans le suivi de votre production photovoltaïque, vous devenez plus qu’un simple consommateur ou producteur : vous devenez acteur de la transition énergétique.
Alors oui, entre portails, compteurs, index et onduleurs, les premières semaines peuvent ressembler à un crash course en gestion d’énergie domestique. Mais une fois la routine bien huilée, tout devient naturel – et surtout, gratifiant.
N’hésitez pas à partager vos propres astuces ou galères en commentaire. Ce blog est aussi là pour ça : mutualiser nos expériences pour mieux dompter notre soleil.