Ouvrir compteur gaz fermé : les étapes à suivre pour un raccordement sans encombre

Pourquoi le compteur gaz est-il fermé ? Un point de départ essentiel

Imaginez, vous emménagez dans un nouveau logement, tout semble prêt… sauf que lorsque vous tentez de lancer le chauffage ou de faire fonctionner la gazinière, rien ne se passe. Après une brève inspection, vous découvrez que le compteur de gaz est fermé. Ce cas de figure est bien plus courant qu’on ne le pense. Mais pas de panique : il existe une procédure claire et structurée pour rouvrir un compteur fermé. Encore faut-il la connaître, et surtout, bien la suivre.

Dans ce billet, je vous guide à travers les étapes indispensables pour faire rouvrir un compteur de gaz fermé, que ce soit dans un logement neuf ou ancien. Comme souvent dans le domaine de l’énergie, un peu d’anticipation vous évitera bien des contretemps.

Fermeture du compteur : contexte et causes possibles

Un compteur de gaz est fermé pour plusieurs raisons :

• Le logement est resté inoccupé pendant un certain temps
• L’abonnement précédent a été résilié sans renouvellement par un nouvel occupant
• Le logement est neuf et n’a jamais été raccordé au réseau

Dans tous les cas, il faut passer par une remise en service encadrée par les gestionnaires de réseau. Et c’est là qu’entrent en scène GRDF (pour 95 % des foyers français) et les fournisseurs d’énergie. Eh oui, contrairement à une idée répandue, ce n’est pas votre fournisseur (comme Engie, TotalEnergies ou EDF) qui s’occupe directement du compteur, mais bien GRDF, gestionnaire du réseau de distribution.

Étape 1 : identifier votre situation

Avant de décrocher votre téléphone pour passer commande, posez-vous cette question : votre logement est-il neuf ou ancien ? Cela change tout.

Cas 1 : logement ancien avec un compteur fermé

Si le logement a déjà été habité et que le compteur de gaz a été simplement fermé (grille de compteur scellée, arrivée coupée mais installation existante), il s’agit d’une simple remise en service.

Cas 2 : logement neuf sans compteur ou sans raccordement au réseau

Là, on parle d’un véritable raccordement au gaz. Il faudra d’abord que GRDF fasse venir le gaz jusqu’au logement, installe le compteur si besoin, puis effectue la mise en service. C’est une opération bien plus chronophage, sur laquelle on revient un peu plus bas.

Étape 2 : contacter un fournisseur de gaz

La première étape active consiste à choisir un fournisseur de gaz et à souscrire un contrat. Pas de contrat = pas de remise en service. On ne plaisante pas avec la sécurité gazière !

Voici quelques fournisseurs bien connus :

• Engie (ex-GDF Suez), le fournisseur historique
• TotalEnergies
• EDF (eh oui, ils proposent aussi du gaz)
• ekWateur, ilek et autres acteurs alternatifs

Lors de la souscription, prévoyez les informations suivantes :

• Adresse complète du logement
• PDL (Point de Livraison) ou PCE (Point de Comptage Estimation) – ces identifiants figurent sur les anciennes factures
• Index du compteur si visible
• Date souhaitée pour la mise en service

Votre fournisseur servira ensuite de relais auprès de GRDF pour planifier l’intervention technique.

Étape 3 : prise de rendez-vous pour la mise en service

GRDF, en tant que gestionnaire, est le seul habilité à réouvrir un compteur. Une fois votre demande transmise par le fournisseur, GRDF fixe un rendez-vous. En général, cela se fait sous 5 à 10 jours ouvrés, même s’il est possible d’accélérer le processus moyennant un surcoût.

Voici un petit aperçu des délais standards :

• Standard : sous 5 jours ouvrés
• Express : sous 24 à 48 h (plus cher)
• Urgence : sous 24 h (le tarif pique sérieusement)

Un technicien GRDF se rendra sur place pour rouvrir l’arrivée de gaz, procéder à des tests de sécurité (étanchéité de l’installation, pression, fuite éventuelle), et vous remettre éventuellement un certificat de conformité si nécessaire.

Attention : un certificat peut être exigé

C’est souvent l’étape qui coince : sans certificat de conformité délivré par un professionnel certifié (Qualigaz, Dekra ou Copraudit, par exemple), pas de remise en service.

Ce certificat (le fameux « Cerfa 13960-01 ») confirme que votre installation intérieure est conforme aux normes en vigueur. Il est obligatoire pour toute installation neuve ou ayant subi des modifications. Dans un logement ancien resté vide trop longtemps, il peut également être exigé.

Pensez-y dès l’installation ou les travaux : votre chauffagiste ou installateur habilité peut obtenir ce certificat pour vous.

Cas particulier : le raccordement d’un logement neuf

La démarche est toute autre si aucun raccordement n’a encore été fait. Dans ce cas, voici les étapes supplémentaires :

• Demande de raccordement auprès de GRDF : cela se fait en ligne ou par téléphone. Vous recevrez ensuite une proposition technique et financière (devis).
• Acceptation du devis et paiement d’un acompte
• Réalisation des travaux de raccordement par GRDF ou ses sous-traitants
• Installation intérieure réalisée par un professionnel (à vos frais)
• Délivrance du certificat de conformité
• Demande de mise en service via un fournisseur, comme pour un logement ancien

C’est un processus complet pouvant prendre de 4 à 8 semaines. Autant dire : mieux vaut l’anticiper largement avant l’hiver !

Combien coûte l’ouverture du compteur de gaz ?

La remise en service d’un compteur n’est pas gratuite, même si celle-ci est initiée par votre fournisseur. Ce dernier vous refacturera le coût d’intervention appliqué par GRDF, en général lors de votre première facture. Voici les tarifs à jour (à titre indicatif) :

• Remise en service standard : environ 20 € TTC
• Express (24-48h) : environ 60 € TTC
• Urgence (jour même) : jusqu’à 150 € TTC

Pas de surprise ici : la réactivité a un prix. Pour éviter ce surcoût, pensez à organiser la mise en service en amont de votre arrivée. Deux petites semaines d’avance suffisent souvent à vous éviter bien des tracas.

Et si je tente de rouvrir moi-même le compteur ?

Ne vous y risquez jamais. Un compteur de gaz est une installation réglementée. Toute tentative de manipulation non autorisée est considérée comme une infraction grave, passible de poursuites et de coupure immédiate. Sans parler des risques d’explosion ou d’intoxication.

Si vous êtes bricoleur, conservez vos talents pour d’autres équipements. Le gaz, c’est une affaire de professionnels.

Un mot sur les délais en période de forte demande

Chaque hiver, GRDF est submergé de demandes de remises en service, principalement entre octobre et décembre. Mieux vaut anticiper largement à ces périodes de rush. Idéalement ? Faites vos démarches à la rentrée de septembre, voire fin août.

D’ailleurs, de nombreux propriétaires bailleurs s’organisent pour faire rouvrir les compteurs avant la mise en location effective. Ce n’est pas un luxe, c’est du bon sens.

Le bon réflexe : penser à l’énergie comme un projet

Rétablir le gaz, ce n’est pas juste « remettre un bouton sur ON ». C’est une opération sérieuse, encadrée, et cruciale pour le confort thermique de votre logement. Prenez le temps de bien comprendre les démarches, organisez-vous, et surtout, parlez-en avec les professionnels qui vous entourent.

Car oui, comme pour toute chose en énergie, mieux vaut prévenir que réparer. Et ouvrir un compteur dans de bonnes conditions, c’est s’assurer un hiver au chaud… sans appel dans le vide sur une ligne d’assistance saturée.

Besoin de partager des retours d’expérience ou de poser une question spécifique sur le sujet ? Les commentaires sont ouverts. Et comme toujours, que l’énergie soit avec vous !