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Provenance du gaz en France : quels sont les pays fournisseurs et les enjeux géopolitiques

Provenance du gaz en France : quels sont les pays fournisseurs et les enjeux géopolitiques

Provenance du gaz en France : quels sont les pays fournisseurs et les enjeux géopolitiques

La France, consommatrice mais peu productrice de gaz

Quand on parle d’énergie en France, on pense spontanément au nucléaire. Pourtant, le gaz naturel représente une part non négligeable de notre consommation énergétique. En 2022, il pesait environ 15 % du mix énergétique français. Le hic ? Notre pays ne dispose pas de ressources abondantes en gaz. Résultat : près de 99 % du gaz consommé en France est importé. Et forcément, cela rend notre système énergétique vulnérable aux changements géopolitiques mondiaux.

Mais alors, d’où vient ce gaz que nous utilisons au quotidien pour chauffer nos logements, produire notre électricité ou encore faire tourner les usines ? Quels sont les pays fournisseurs ? Et à quels défis la France doit-elle faire face dans un contexte international tendu ? On vous explique tout.

Les principaux fournisseurs de gaz de la France

La France est historiquement dépendante de quelques grands acteurs pour son approvisionnement en gaz naturel. Jusqu’en 2022, quatre pays concentraient l’essentiel de nos importations :

Pour diversifier ses sources, la France s’est tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL) importé par méthanier, notamment en provenance des États-Unis et du Qatar. Le GNL représentait déjà environ 30 % de nos importations en 2022, et sa part ne cesse d’augmenter.

Comment le gaz arrive-t-il jusqu’en France ?

Les molécules de gaz ne voyagent pas toutes seules… ou presque. Il existe deux grandes voies d’acheminement :

Fun fact : en 2023, le port de Montoir-de-Bretagne a battu ses records historiques d’importation de gaz liquide, témoignant du tournant opéré par la France en faveur du GNL.

La crise ukrainienne, un tournant géopolitique majeur

Impossible de parler de gaz sans évoquer l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Ce conflit a bouleversé l’équilibre énergétique européen. L’Union européenne, et la France avec elle, dépendaient encore significativement du gaz russe à cette époque. En réponse à la guerre, les Vingt-Sept ont décidé de réduire drastiquement leurs achats à Moscou.

Résultat : les flux en provenance de Russie se sont effondrés, obligeant les États européens à se réorganiser à une vitesse éclair. La France a rapidement augmenté ses importations de GNL, principalement en provenance des États-Unis, passés en quelques mois de fournisseurs secondaires à partenaires stratégiques.

Un basculement qui, au-delà des chiffres, souligne notre forte dépendance aux réalités géopolitiques. Une explosion dans un gazoduc, un blocus maritime ou même une décision politique d’un pays producteur peut aujourd’hui avoir des répercussions immédiates sur les prix et la sécurité d’approvisionnement.

Quels enjeux pour la France ?

Face à ces bouleversements, la France doit composer avec plusieurs défis de taille :

Et le gaz vert, dans tout ça ?

À côté du gaz fossile importé, la France développe une alternative locale et renouvelable : le gaz vert issu de la méthanisation. Même s’il ne représente aujourd’hui qu’environ 2 % de notre consommation, ce chiffre pourrait grimper à 10 % voire 20 % à l’horizon 2030 selon les projections optimistes.

Produire du gaz à partir de déchets organiques (effluents agricoles, biodéchets, etc.) permettrait non seulement de réduire nos importations mais aussi de dynamiser les territoires ruraux. D’ailleurs, certains départements comme la Vendée ou l’Aube font figure de pionniers avec des projets collectifs innovants.

Mais attention, le gaz vert ne suffit pas à résoudre la question de la dépendance immédiate aux importations. Il s’agit plutôt d’un levier complémentaire dans la transition vers une souveraineté énergétique.

Le mot de l’ingénieur

Depuis ma reconversion en blogueur, j’ai eu l’occasion d’échanger avec de nombreux acteurs du secteur gazier, des opérateurs des terminaux méthaniers aux agriculteurs investis dans le biogaz. S’il y a un point commun dans leurs discours, c’est celui-ci : le paysage énergétique français est en pleine mutation. Ce qui était vrai il y a cinq ans ne l’est plus aujourd’hui, et ce qui semble sécurisé aujourd’hui peut devenir critique demain.

Comprendre la provenance du gaz, ce n’est pas seulement savoir d’où viennent les molécules. C’est aussi anticiper les risques, les goulots d’étranglement logistiques, les jeux d’influence diplomatique, les technologies de demain… Bref, c’est prendre conscience de l’envers du décor énergétique.

Et vous, vous y avez pensé, à l’origine du gaz qui chauffe votre douche ?

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